Pourquoi plusieurs nous attirent-ils au point de devenir des partenaires au long cours ?

Notre point avec le psychanalyste Norbert Chatillon, membre d’une societe francaise de psychologie analytique et ancien president du groupe d’Etudes C.G. Jung.

Psychologies : Comment le psychanalyste que vous etes explique-t-il la forte attirance qui nous guide par certains partenaires ?

Norbert Chatillon : L’attraction rassemble le psychique et le corps. C’est a J’ai fois une emotion du corps puisque des processus chimiques agissent i  propos des regards, la peau, les secretions, mais aussi une manifestation psychique puisque ce qui nous « pousse vers » reste une energie a laquelle Freud a donne le nom de libido.

Cette vibration pour l’autre nous force a vivre une experience qui advient avant toute reflexion, avant toute pensee prealable. L’attraction est du cote des sens, elle fera « aimant », dans toute la charge du mot. Nous ne pouvons nullement en decider, que nous soyons ou non en mesure de la maitriser. Cette energie de l’attraction vient provisoirement combler la difficulte en reflexion. A votre moment-la, ce thi?me va se sentir egare, ne sachant pas si c’est vraiment de l’autre dont il a besoin ou de cette puissance de l’attraction.

Qu’est-ce qui fait que je vais aller plutot vers celui-ci que par celui-la ?

Norbert Chatillon : Dans toute relation, qu’elle soit amoureuse, amicale, professionnelle, l’autre n’est https://datingmentor.org/fr/android-fr/ jamais totalement exterieur, etranger. Une part inconsciente est a l’?uvre et entre en resonance. En tous, l’existence de l’autre vient remplir un espace qui etait en jachere ou a l’affut.

Il convient de differencier les attirances plutot gouvernees par le ca freudien – c’est-a-dire via nos pulsions inconscientes, ces forces inconnues et anterieures a toute maitrise possible, qui nous font dire apres coup : « C’a ete plus tri?s que moi », forces a l’origine des coups de foudre – des attirances qui tombent sous l’emprise du surmoi. Celles-ci sont dominees par une sorte de juge interne qui fait que l’individu se conduit a partir de regles interieures, se limite dans ses engouements pour rester conforme a une morale, ou a Plusieurs ideaux herites de sa famille, d’la societe, auxquels il reste fidele de fait.

Cela explique ces histoires nullement si rares ou, la veille de un mariage, un homme ou une femme annule tout engagement et projet. De maniere fulgurante, une contre-force est venue les contrarier. Ca peut prendre la forme une rencontre soudaine avec un autre, cristallisant l’ambivalence interieure et ouvrant ainsi le chemin d’une delicate prise de conscience.

Enfin, une autre forme d’attraction reste celle portee par le narcissisme. Dans ce cas, le webmaster est d’abord et surtout attiree avec l’attention que l’autre lui manifeste. Ces differents types de liens ne semblent pas animes par le desir profond de connaitre et rencontrer l’autre, et ils ne sont donc guere propices a nous Realiser evoluer.

Ce surmoi expliquerait-il pourquoi, comme le demontrent de multiples enquetes, la majorite d’entre nous se lient a des individus d’un aussi niveau social, culturel et economique ?

Norbert Chatillon : En part. Pour reprendre Freud, l’individu reste egalement mene par le « principe de constance », c’est-a-dire qu’il reste soucieux d’eviter l’accroissement une quantite d’excitation de son appareil psychique. Et toute nouveaute cree de l’excitation.

Aussi, l’individu, veillant a votre que son energie subisse le moins de soubresauts possibles, bien en desirant, croit-il, explorer des territoires inconnus, s’en protege. Beaucoup d’entre nous construisent un reseau d’amours et d’amities dans des spheres familieres, car nous sommes souvent plus prudents dans des affinites electives que nous l’imaginons.

Est-ce que nous sommes attires par quelqu’un parce que nous projetons sur lui une part de votre que nous sommes ?

Norbert Chatillon : Je ferai une difference entre « projection » et « attraction ». Du cote de la projection se situe la passion, qui reste une projection sur l’autre des relations fusionnelles idealisees des la toute petite enfance. Je ne vois pas l’autre tel qu’il reste mais tel que je le reve, et lorsque votre aveuglement tombe, l’homme endormi pres d’une fee se reveille aupres d’une megere, l’actrice voit le grincheux derriere son prince charmant.

Il existe aussi ceux qui projettent via l’autre votre qu’ils fuient d’eux-memes, votre qu’ils refusent de reconnaitre tel un appartenant. Ca a Afin de effet d’attribuer a le conjoint tous ses propres defauts absolument insoutenables, d’en Realiser la source de tous ses malheurs, de l’ensemble de ses difficultes intimes et professionnelles, des deficits d’education des enfants, et de rester d’autant plus ensemble que cela dispense la personne de s’interroger sur sa propre part d’ombre.

Et Di?s Que Jung affirmait que l’homme projette sur la femme son anima et la femme projette sur l’homme le animus ?

Norbert Chatillon : Lorsque Jung a introduit ces « categories de l’experience » que sont l’anima de l’homme et l’animus en femme, il a fera un aucun geant dans la reconnaissance d’une parite psychique de l’homme et de la femme. L’autre ne vient nullement alors combler une absence, 1 deficit d’etre. Il vient plutot, et c’est et cela se bien au sein d‘ l’attraction, activer, reveiller et reveler une part de moi qui demeurait enfouie, abandonnee, et sa presence la fait vivre, revivre, voire flamber.

Notre trouble est surtout dans l’effet de surprise et dans l’intensite de l’excitation qui se mobilise. J’ai prise de conscience de votre phenomene va i?tre d’autant plus complexe si je viens a m’imaginer que et cela m’advient n’est que une grace ou d’une faute de l’autre, et que je ne reconnais gui?re ces parts de moi qui sont a l’?uvre.

Pourquoi est-on parfois attire avec des individus qui nous sont malefiques, et dont nous avons pourtant le plus grand mal a nous degager ?

Norbert Chatillon : C’est forcement en lien avec les « imagos parentales », ces pere et mere imaginaires que chacun a forges durant son enfance, qu’il continue a porter en lui et qui regissent, a son insu, toute une partie de ses engagements ainsi que ses sentiments.

L’individu choisit le partenaire soit parce que celui-ci ne pourra jamais rivaliser avec les representations internes qu’elle a de l’ensemble de ses parents : il est moins brillant, moins intelligent, moins seduisant, ainsi, ne menace donc nullement la relation d’idealisation entretenue avec eux. Soit Afin de qu’il leur deplaise absolument, cela reste une autre facon de ne point les quitter. L’intermediaire reste aussi au service d’la nevrose, il marque une fixation infantile. Cela reste Complique de s’en degager puisqu’il reste de l’ordre d’la dependance, de l’addiction.

Entreprendre une activite therapeutique est alors necessaire afin de saisir l’histoire emotionnelle infantile qui nous a menes la, et pouvoir ensuite contrecarrer cette part inconsciente qui provoque des rencontres susceptibles d’etre nefastes. Mais il advient aussi que la puissance du dialogue aide les deux partenaires a s’arracher ensemble a leurs respectives fixations infantiles.